II La naissance III. La révélation – 1. La révélation par les morts – 2. la révélation par les esprits – 3. les révélations complexes, confusion des morts, des totems, des esprits, des grands dieux, la mort et la renaissance du magicien, les pouvoirs de la nature ; l'arc-en-ciel et les cristaux – Le miracle, conclusion IV. L Depuisson apparition dans le code du travail jusqu’à aujourd’hui, la formation professionnelle a évolué au gré des changements du monde du travail. Voici brièvement, les quelques dates clés qui ont marqué son histoire. Sommaire [ Cacher] 1 – 1939. 2 – 1946. PierreVolle: L'histoire officielle dit que le marketing est né aux Etats-Unis vers 1950. Cette «ère du marketing» aurait succédé à l'ère de la vente (1930-1950), elle-même précédée par l'ère de la production (18701930). Ces repères chronologiques sont aujourd'hui remis en cause. Cependant, il faut distinguer les pratiques Voirla page de discussion pour plus de détails. Cet article contient un résumé du Livre de la Genèse, le premier livre de la Torah ( Pentateuque ), et donc de la Bible. Ce livre est fondamental pour le judaïsme, le christianisme, mais aussi l' Islam 1 . Adam et Ève sont, selon la Genèse, les premiers êtres humains sur la Terre. Enrésumé. T pour Technology; E pour Entertainment; D pour Design; 18 min maxi : c'est le format d'une intervention; 1 conviction : contribuer à changer les mentalités, les vies et finalement le monde; Le programme. Lors de la conférence de presse du 23 avril, les premiers speakers ont été dévoilés. Des personnalités inspirantes Commentle monde est-il né ? Est-il sorti d'un oeuf comme un oiseau, d'un ventre comme un enfant ? A-t-il flotté au fond des eaux ? Comment était-ce avant les hommes, avant les animaux ? Venus des cinq continents, ces contes peignent des visions différentes de la naissance du monde, du ciel, des astres et même du moustique ! 9PX5. Rabelais, Gargantua, Résumé-analyse Texte de la vidéo Quand on découvre Gargantua, on peut se trouver déconcertés par ces géants qui boivent trop, qui répandent leurs fluides corporels. Mais on va voir que tous ces débordements ont en fait un sens caché… Vous connaissez l’Ogre des contes de fée. Personnage effrayant, destructeur il dévore les enfants ; du côté de la négativité, c’est une figure mortifère. Hé bien Gargantua est exactement l’inverse son gigantisme est un prodige… Tout est générosité chez lui — sa gorge est déployée pour boire, comme Dionysos, dieu des excès et du vin…. Mais aussi pour rire il ne mange pas les enfants, non ! Comme un livre, il les élève et les fait grandir c’est un géant de papier. Et ainsi, ce qu’il avale et ce qu’il répand, c’est de l’intelligence qui nourrit, du langage qui est mâché, de la connaissance qui est digérée et tout cela donne une écriture romanesque débordante, parfois considérée comme fondatrice du roman moderne. Avis au lecteur Alcofribas Nasier, c’est l’anagramme que François Rabelais utilise pour se protéger de la censure, car nous allons voir que ses écrits portent une certaine charge satirique et subversive… C’est aussi un narrateur malicieux, qui met en avant le pouvoir du rire Il vaut mieux traiter du rire que des larmes, Parce que rire est le propre de l'homme. On sait aujourd’hui que certains animaux peuvent rire… Mais cela n’altère en rien cet aphorisme pour Rabelais, le rire est une marque d’intelligence et de sociabilité, il nous dispose au savoir, ainsi qu’à la spiritualité valeurs chères aux humanistes ! Le rire comme moyen privilégié de transmission d’une sagesse profonde ? J’explore cette question sous forme de petite dissertation, en vidéo et PDF, sur mon site, Prologue Dès le prologue, Alcofribas compare son livre aux Silènes ces petites boites des apothicaires, d’apparence grotesque, mais qui renferment des produits précieux. Une forme bouffonne peut cacher des messages élevés. C’est le cas Socrate, le grand philosophe que Platon met en scène dans ses Dialogues ou son Banquet Ne voyant que son physique [...] vous n'en auriez pas donné une pelure d'oignon. [...] Mais en ouvrant une telle boîte, vous auriez trouvé [...] une intelligence plus qu'humaine, une force d'âme prodigieuse… Et de la même manière, un os contient lui aussi une substance délicieuse, la moëlle, convoitée par le chien. À l'exemple de ce chien, il vous convient de [...] rompre l'os et sucer la substantifique moelle avec le ferme espoir de devenir avisés et vertueux. Pour déchiffrer les images de ce prologue, je vous en propose une analyse, en vidéo et en PDF, en accès libre sur mon site. Chapitre 1 Généalogie et ancienneté de la famille de Gargantua. Alcofribas nous invite à lire son précédent roman, sur Pantagruel, le fils de Gargantua, où il a traduit toute la généalogie du géant Je la transcrivit en pantagruélisant, c'est-à-dire en buvant à volonté et en lisant les horrifiques exploits de Pantagruel. On retrouve dans les noms de ces géants toute l’inventivité littéraire de Rabelais pantagruéliser, gargantuesque, c’est une paronomase les noms propres entrent dans le langage courant… Alcofribas précise alors que cette archive était accompagnée d’un poème mystérieux abîmé par les insectes et autres nuisibles et on devine qu’il parle ici de la censure. Chapitre 2 Les fanfreluches antidotées trouvées dans des ruines antiques. Certains disaient que lécher sa pantoufle Valait mieux que de gagner le pardon Mais survint un fieffé maroufle De la bassine où l’on tient les gardons Disant L’anguille en cet étal s’embûche ! Vous trouverez, si bien y regardons Une tare dans la capuche. Une tare, c’est un poids qui permet de faire pencher une balance, il y a donc tricherie… La pantoufle du pape, le commerce des indulgences, sujets brûlants quand Rabelais écrit Gargantua en 1534. En 1517, Martin Luther affiche 95 thèses qui initient la Réforme protestante en dénonçant le pouvoir du pape et les richesses de l’Église. Chapitres 3 et 4 Comment Gargamelle enceinte de Gargantua mangea profusion de tripes. Grandgousier issu d’une longue lignée de géants épouse Gargamelle, fille du roi des parpaillons. Un beau jour ils invitent tous les villageois des alentours, afin de finir quantité de tripes. Grandgousier met en garde son épouse, enceinte de onze mois. En dépit de ces remontrances, elle en mangea seize muids, deux baquets et six pots. Oh ! la belle matière fécale qui devait boursoufler en elle ! Au-delà de l’humour scatologique, cette remarque traduit le regard d’un médecin et philosophe humaniste pour qui le corps humain est une machine prodigieuse conçue par Dieu. Tout cela expliquera la naissance extraordinaire de Gargantua. Chapitre 5 Les propos des bons ivrognes. Ce chapitre retranscrit les paroles des joyeux fêtards, qui font l’éloge du vin avec des jeux de mots. — O Lacryma Christi ! — Celui-là vient de la Devinière [...] sur mon âme, c’est un vrai velours ! [...] il tombe bien, c’est pure laine ! » Tiens, La Devinière » c’est justement le nom de la demeure du père de Rabelais, sénéchal et avocat royal à Seuilly, à côté de Chinon, lieu enchanteur, que l’on peut toujours visiter aujourd’hui. Les fêtards parlent du vin en termes étranges les larmes du Christ réchauffent l’âme et le corps… C’est un message caché Rabelais incite ses contemporains à lire la bible sans intermédiaire ecclésiastique, ce qui est alors interdit par l’Église.. Cette idée est notamment portée par le mouvement évangélique qui se développe avec les premières traductions et impressions de la Bible en langue vulgaire. C’est un événement fondateur. Chapitre 6 Comment Gargantua naquit d’une façon bien étrange. Pendant les festivités, Gargamelle va accoucher. Comme elle a trop mangé, la sage-femme lui donne un antidiarrhéique qui la contracte tellement que l’enfant remonte jusqu’à l’oreille, rappelant les naissances exceptionnelles d’Athena issue du crâne de Zeus et de Dionysos de sa cuisse Sitôt qu'il fut né, [...] il s'écria à haute voix À boire ! à boire ! » [...] si bien qu'on l'entendit par tout le pays de Busse et de 7 Comment il fut nommé Gargantua et comment il étanchait sa soif. Devant la bouche grande ouverte de son fils qui réclame à boire, Grandgousier s’exclame Quel grand tu as » ; ce sera le nom de cet enfant Gargantua. Alcofribas décrit les quantités astronomiques de lait qu’il faut pour le nourrir. Avec méthode, il confronte les témoignages, pour trouver les plus fiables Une de ses gouvernantes m'a dit [...] qu'au seul son des pots et des flacons, il entrait en extase, comme s'il eût goûté les joies du paradis. Gargantua est déjà sensible à ce carillonnement de clochette, qui évoque le vin, mais peut-être aussi, et surtout, le divin… Chapitre 8 à 10 Comment on vêtit Gargantua et la signification de ses couleurs. Dans ce chapitre, Alcofribas précise les quantités de tissus, de matériaux précieux qui composent les vêtements de Gargantua. Le lecteur de l’époque reconnaît bien les énumérations qu’on trouvait à l’époque dans les ouvrages commandités par des mécènes de riches seigneurs qui souhaitaient montrer leur puissance ainsi que leur piété. Notre narrateur critique l’auteur d’un certain livre le Blason des couleurs ». Mais derrière cette colère amusante, est menée une véritable réflexion pourquoi adopter le symbolisme décrété par un inconnu ? Il défend alors l’interprétation que Grandgousier fait de ces deux couleurs le blanc pour la joie de vivre, le bleu pour les choses célestes on reconnaît bien sûr les ingrédients qui composent son propre livre. L’humour transmet et annonce des vérités profondes. Chapitre 11 De l’adolescence de Gargantua. Durant son enfance, Gargantua fait tout de travers. Les petits chiens de son père mangeaient dans son écuelle et, lui, mangeait avec eux. [...] Il se peignait avec un gobelet, [...] mettait la charrue avant les bœufs, se grattait où ça ne le démangeait pas, [...] prenait les vessies pour des lanternes, [...] sautait du coq à l'âne. Toutes ces expressions très corporelles, drôles dans leur sens littéral, cachent un sens figuré utiliser les mauvais outils, mettre les conséquences avant les causes, chercher des problèmes inexistants, confondre des notions différentes, passer d’un sujet à l’autre sans transition, etc. Autant de points d’appuis pour une future bonne éducation humaniste ! Chapitre 12 Concernant les chevaux factices de Gargantua. Gargantua enfant fabrique des chevaux avec des brouettes, des morceaux de bois, et il les fait galoper, ruer, etc. Tout au long du roman, le cheval est un symbole très positif, d’action et d’efficacité. Or un jour que passent le fourrier et le maître d’hôtel d’un seigneur voisin, Gargantua leur donne à chacun un cheval de bois, ce qui les fait beaucoup rire. — Tu nous as bien bernés ! Je te verrais bien pape un jour ou l' 13 Comment Grandgousier reconnut à l’invention d’un torche-cul la merveilleuse intelligence de Gargantua. Grandgousier de retour de voyage et retrouve son fils, qui lui raconte avoir trouvé le meilleur torche-cul. Il nous décrit alors une véritable méthode expérimentale. Il n'y a pas de meilleur torche-cul qu'un oison [...] tant à cause de la douceur de son duvet qu'à cause de la chaleur [...] qu’il communique [des intestins jusqu'au cœur et au cerveau]. La béatitude [...] des demi-dieux [...] [tient] selon mon opinion, à ce qu'ils se torchent le cul avec un oison. Cette référence finale au cœur, au cerveau, et enfin aux demi- dieux, montre bien que ce passage va plus loin qu’un simple débat sur la douceur d’un oiseau il traite de la manière dont on se débarrasse des déchets, c’est-à-dire, de la bêtise et du péché… Pour mieux comprendre cette question, je vous propose une explication linéaire de ce chapitre, en vidéo et PDF, sur mon site. Chapitre 14 Comment Gargantua fut instruit par un sophiste en lettres latines. Grandgousier admirant les dispositions intellectuelles de son fils, lui donne alors un précepteur, Maître Thubal Holoferne, qui s’avère catastrophique. Maître Thubal Holoferne [...] lui apprit si bien son abécédaire qu'il le récitait par cœur à l'envers, ce qui lui prit cinq ans et trois mois. [...] Il copiait tous ses livres, l'art de l'imprimerie n'était pas encore en usage. Ce qu’il nous décrit ici, c’est l’éducation scolastique typique du Moyen-âge, donnée par des théologiens, spécialistes des Écritures. Un deuxième précepteur de Gargantua, Maître Jobelin Bridé, fait exactement pareil Gargantua apprend tout par cœur, mais n’apprend pas à réfléchir par lui-même. Chapitre 15 Comment Gargantua fut mis sous la tutelle d’autres pédagogues. Grandgousier constate que Gargantua devient rêveur et assoti, c’est-à-dire qu’il ne réfléchit pas par lui-même. Son ami Dom Philippe des Marais lui présente alors son jeune page Eudémon, formé par un certain Ponocrates… Il s’exprimait avec [...] tant d'éloquence, [...] qu'il ressemblait plus [...] à un Cicéron [...] du temps passé qu'à un jeune homme de ce siècle. Cicéron est un grand orateur romain qui s’est fait connaître dès l’âge de 25 ans, comme un excellent avocat… Grandgousier chasse le dernier précepteur de Gargantua et le remplace par Ponocrates, qui décide d’aller avec son élève à Paris pour avoir une expérience directe du monde. On le devine, chaque personnage vient contribuer au système de valeurs de Rabelais. Je vous propose donc une étude spécialement sur les personnages, en vidéo et en PDF, sur mon site. Chapitre 16 Comment Gargantua fut envoyé à Paris. De l’énorme jument qui le porta et comment elle anéantit les mouches à bœuf de la Beauce. Grandgousier reçoit d’un roi africain une jument extraordinaire grande comme six éléphants, elle sera parfaite pour porter Gargantua jusqu’à Paris. En chemin, ils traversent une région infestée de frelons, que la jument chasse avec sa queue, déracinant tous les arbres. Tout le pays fut transformé en champs. Ce que voyant, Gargantua [...] dit — Je trouve beau ce. C'est pourquoi, depuis lors, on appelle ce pays la 17 Comment Gargantua paya sa bienvenue aux parisiens et comment il prit les grosses cloches de l’église de Notre-Dame. Gargantua arrive enfin à Paris. Il suscite alors tant de curiosité des parisiens qu’il doit se réfugier au sommet de Notre-Dame. Alors, en souriant, il détacha sa belle braguette et [...] les compissa si roulement qu'il en noya 260 418, sans compter les femmes et les petits enfants. L’air de rien, Alcofribas donne la clé de cette étrange inondation d’urine Gargantua fait cela pour rire » ; en Moyen Français par ris » Paris ! Ce qui donne son nom à la ville. Et donc, l’idée centrale, c’est qu’il les baptise. Les 260 418 parisiens sont bénis par le rire, c’est-à-dire, initiées à un nouveau message spirituel. Et la suite va dans le même sens quand Gargantua quitte Notre-Dame, il prend les cloches et les met au cou de sa jument. Symboliquement les évangiles ne doivent pas rester au sommet des cathédrales, mais carillonner et galoper le long des chemins. C’est le fameux message des évangélistes partagé par Rabelais. Chapitres 18 et 19 Comment Janotus de Bragmardo fut envoyé auprès de Gargantua la harangue qu’il fit et le procès qui s’ensuivit. Les membres de la Sorbonne, dont Rabelais adore se moquer, désignent le plus vieux d’entre eux, Maître Janotus de Bragmardo, pour aller plaider leur cause et récupérer les cloches. S’il réussit, ils lui donneront une paire de chaussures pour ses vieux jours. Le discours de Janotus de Bragmardo renverse tous les bons principes de clarté arguments décousus, exemples inappropriés, association d’idées sans cohérence, etc. Le passage le plus célèbre est un enchaînement jubilatoire de polyptotes un même mot décliné sous des formes différentes. — Voici ma thèse Toute cloche clochable clochant [...] fait clocher [...] ceux qui clochent clochablement. [...] Par conséquent CQFD. Pour remercier Janotus de les avoir tant fait rire, Gargantua et ses précepteurs le font boire et le renvoient avec de quoi se confectionner une bonne paire de chausses. Quand ses collègues lui font remarquer que Gargantua lui a déjà donné sa récompense, commence alors un procès dont l’arrêt est remis aux calendes grecques, c’est-à-dire, à jamais. Chapitres 21 et 22 L’étude et les jeux de Gargantua selon les règles de ses précepteurs sophistes. Pour organiser l’éducation de Gargantua, Ponocrates commence par observer ses habitudes Après avoir bien [...] tué le temps, il buvait et banquetait, avant de s’étendre sur [...] un bon lit pour dormir deux ou trois heures. Ici, les excès d’alcool et de nourriture font dormir ! C’est bien une preuve que les festins décrits ailleurs dans le roman, désignent en fait une ivresse symbolique positive, la curiosité et l’enthousiasme. Chapitre 23 et 24 Comment Gargantua fut éduqué par Ponocrates selon une méthode telle qu’il ne perdait pas une heure de la journée. Ponocrates met en place un nouveau programme, où Gargantua éduque son esprit, son corps, et son âme ; apprenant les langues et la musique, faisant l’expérience directe du réel, et profitant de chaque instant de la journée. [Le soir] avec son précepteur, Gargantua récapitulait brièvement [...] tout ce qu'il avait lu, vu, su, fait et entendu au cours de toute la journée. [...] Et ils priaient Dieu [...] et ils entraient en repos. Dans ce chapitre, Rabelais décrit tous les principes d’une bonne éducation humaniste. Pour en savoir plus, je vous en propose une explication linéaire, en vidéo et en PDF, sur mon site. Comme pour nous inviter à aménager ce programme qui touche à l’utopie, Rabelais propose une alternative pour les jours de pluie. Ils allaient voir les lapidaires, [...] les imprimeurs, [...] les teinturiers et autres artisans ; écouter les leçons publiques, les plaidoyers des avocats, [...] et admiraient l'ingéniosité créatrice de tous ces 25 Comment entre les fouaciers de Lerné et les gens du pays de Gargantua survint la grande querelle qui entraîna de grandes guerres. Le narrateur nous emmène maintenant plus loin dans le pays de Grandgousier… C’est le temps des vendanges, les bergers gardent les vignes, et les fouaciers du pays de Lerné, le pays voisin, passent avec leurs charrettes remplies de fouaces. Les fouaces, ce sont des sortes de pains améliorés, qui, selon l’auteur, accompagnent divinement le raisin. Il dit même que c’est un régal céleste » et qu’elles facilitent la digestion… Rabelais nous fait passer ici un message caché le pain et le vin, le corps et le sang, le rire et la spiritualité sont ensemble les meilleurs remèdes contre le péché. D’un point de vue moins religieux, plus humaniste allier le corps à l’esprit, la science et la conscience, voilà ce qui permet d’éviter le mal. Mais les fouaciers insultent les bergers, ce que le narrateur nous rapporte alors, avec une certaine complaisance. Il les traitèrent de trop babillards, de brèche-dents, de jolis rouquins, de mauvais plaisants, [...] de vauriens, de rustres, [...] de bouviers d'étrons, de bergers de merde, et autres épithètes diffamatoires. Un certain berger, Frogier, qui s’indigne de ces insultes, est frappé d’un coup de fouet par l’un des fouaciers, nommé Marquet. Frogier l’assomme. Pendant que les fouaciers s’en vont, les bergers prennent des fouaces, en les payant leur prix habituel. Le soir, ils se régalent de fouaces et de vin, soignent les jambes de Frogier, et dansent au son de la musette, sans se rendre compte qu’ils ont créé un incident diplomatique. Chapitre 26 Comment les habitants de Lerné, dirigés par Picrochole, leur roi, attaquèrent par surprise les bergers de Gargantua. Les fouaciers rapportent cet incident à leur roi, Picrochole, dont le nom même signifie qui a la bile amère… Aussitôt, il nomme son grand écuyer Toucquedillon capitaine et lève une armée. Ils se mirent en campagne pêle-mêle, [...] détruisant tout sur leur passage, n'épargnant pauvre ni riche, lieu saint ni profane. Rabelais montre que la colère d’un seul homme transforme un malentendu en véritable conflit armé. Une guerre picrocholine » désigne aujourd’hui un conflit dont le motif est insignifiant. Le lecteur de l’époque reconnaît bien sûr les conflits continuels entre Charles Quint et François Ier. En 1525, le roi de France est fait prisonnier à la bataille de Pavie, c’est un choc qui ébranle tous les équilibres diplomatiques. Il ne sera libéré qu’en 1533. Chapitre 27 Comment un moine de Seuillé sauva le clos de l’abbaye du sac des ennemis. Les soldats de Picrochole arrivent alors à l'abbaye de Seuillé... Le nom évoque d’ailleurs Seuilly, la ville de naissance de Rabelais, où se trouve une abbaye qu’on peut encore visiter aujourd’hui. Là, les pauvres moines désemparés se contentent de réciter des psaumes contre les embûches de l’ennemi… Mais alors se détache un personnage haut en couleur Frère Jean des Entommeures, qui les encourage le service du vin vaut bien que l’on se batte, pas moins que le service divin ! Ce discours de Frère Jean révèle les valeurs qui sont chères à Rabelais, et qui font selon lui le vrai moine franc, honnête, courageux. Et si c’étaient les moines comme lui, les oiseaux rares capables de balayer la saleté du monde ? Vous trouverez l’explication linéaire de ce chapitre, en vidéo et PDF, sur mon site. Frère Jean des Entommeures saisit un bâton de croix et fait fuir les assaillant presque à lui tout seul, parodiant les passages les plus épiques des chansons de geste. Aux uns, il écrabouillait la cervelle, à d'autres, [...] il démettait les vertèbres du cou, [...] déboitait les fémurs, débezillait les fauciles. La scène d’une rare violence est rendue comique par les termes médicaux, le plaisir dionysiaque des mots semble bien vouloir remplacer celui de la violence concrète. Chapitre 28 Comment Picrochole prit d’assaut la Roche-Clermault, et le regret et la réticence de Grandgousier à entreprendre une guerre. La résistance de l’abbaye de Seuillé n’empêche pas Picrochole de prendre la Roche-Clermault lieu réel à proximité de Chinon. Pendant ce temps, Grandgousier apprend le saccage de ses terres. Contrairement à Picrochole, il dépasse l’indignation pour examiner les causes du conflit — Hélas ! [...] Picrochole, mon ancien ami, [...] vient m'attaquer ? [...] Qui l'a conseillé de la sorte ? [...] Je n'entreprendrai pas de guerre avant d'avoir essayé de gagner la paix par [...] tous les 29 Contenu de la lettre que Grandgousier écrivit à Gargantua. Changement de genre et de ton Grandgousier écrit à son fils pour lui demander d’utiliser tout ce qu’il a appris auprès de Ponocrates pour régler le conflit avec la moindre effusion de sang possible. La guerre ne doit être que défensive, comme l’écrit Érasme, que Rabelais admire beaucoup Un bon prince n’accepte jamais aucune guerre, excepté quand, après avoir tout tenté, il ne peut l’éviter par aucun moyen. [...] L’homme est né pour la paix et l’amour [et non] pour la rapine et la guerre. Érasme, Éducation du prince chrétien, 30 à 32 Comment Ulrich Gallet fut envoyé auprès de Picrochole, et comment Grandgousier fit rendre les fouaces. Grandgousier envoie alors son ambassadeur, Ulrich Gallet, à la Roche-Clermault, pour s’informer auprès de Picrochole lui-même. — De quelle rage es-tu donc pris [...] pour envahir ses terres [...] sans avoir été provoqué [...] ? [...] Où est la loi, la raison, l'humanité, la crainte de Dieu ? Pour seule réponse, Picrochole les met au défi d’aller prendre ses fouaces. Quand Ulrich rapporte ces propos à Grandgousier, il décide d’envoyer cinq charrettes pleines, en gage de paix. Chapitre 33 Comment certains gouverneurs de Picrochole par leur précipitation, le mirent au dernier péril. Mais Toucquedillon et ses conseillers militaires lui disent que, fort de ses victoires, il devrait envoyer une moitié de son armée conquérir l’Orient, pendant que l’autre prendra l’Occident. On trouve dans ce discours à la fois la parodie d’une grande épopée littéraire, l’orgueil démesuré de Picrochole, la bêtise et la cupidité des conseillers — Nous prendrons la Crète, [...] et les îles Cyclades, puis la Morée. Nous la tenons ! [...] Dieu garde Jérusalem, car le Sultan n'est pas comparable à votre puissance ! [...] Vous donnerez leurs terres à ceux qui vous auront loyalement 34 et 35 Comment Gargantua quitta la ville de Paris [...] et comment Gymnaste tua le capitaine Tripet. Dès que Gargantua reçoit la lettre de son père, il fait harnacher sa jument et envoie son ami Gymnaste en éclaireur… qui tombe sur une troupe de Picrochole menée par le capitaine Tripet. Alors, il se met à faire d’étranges acrobaties, et profite de la surprise de Tripet, pour l’éventrer ; la troupe, persuadée d’avoir affaire à un diable, s’enfuit en courant. Chapitre 36 Comment Gargantua démolit le château du gué de Vède, et comment ils passèrent le gué. De retour auprès de Gargantua, Gymnaste lui conseille de reprendre le Château du Gué de Vède, qui se trouve juste à côté de la Roche-Clermault. C’est là que la jument de Gargantua vide sa vessie, emportant déjà une partie des envahisseurs. Puis, ceux qui sont restés dans le château se mettent à tirer au canon sur Gargantua, qui croit d’abord que ce ne sont que des mouches. C’est certainement le passage le plus épique du roman ! Alors, de son grand arbre, il cogna contre le château, abattit [...] les fortifications et fit tout s'effondrer. [...] Tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur furent [...] mis en 37 et 38 Comment Gargantua se peignant fit tomber de ses cheveux les boulets d’artillerie et mangea six pèlerins en salade. Au retour de Gargantua et ses compagnons, Grandgousier organise un banquet extraordinaire, où Ponocrates raconte leurs aventures pendant que Gargantua retire les boulets de canons de sa chevelure. Pendant le repas, des pèlerins endormis dans la salade se retrouvent dans la bouche de Gargantua, qui les retire avec un cure-dent. Ils se réfugient alors près du château de Coudray. Ce séjour dans la bouche de Gargantua, n’est-ce pas la métaphore de notre propre pèlerinage à travers le flot de paroles du roman ? Gargantua n’est pas un méchant ogre dévorateur, c’est le bon géant de papier qui nous élève, et sauve notre âme. Chapitres 39 et 40 Comment le moine fut fêté par Gargantua et des beaux propos qu’il tint en soupant. Frère Jean des Entommeures est célébré comme un héros… Commence alors un grand débat pour savoir pourquoi les moines sont retirés du monde, Gargantua a une théorie révélatrice — La raison [...] en est qu'ils mangent la merde du monde, c'est-à-dire les péchés. [...] Leurs couvents et leurs abbayes, [sont] écartés de la vie publique comme les latrines sont écartées de la maison. Ils tombent d’accord pour dire que les mauvais moines doivent rester à l’écart, mais que les meilleurs moines sont ceux dont recherche la compagnie — Tel est notre bon Frère Jean il n'est point bigot ; ce n'est point une face de carême ; franc, joyeux, généreux, bon compagnon ; il travaille ; il défend les opprimés ; [...] il secourt ceux qui souffrent. Dans ce passage, Rabelais imite Le Banquet de Platon chacun des invités contribue à la réflexion, et sous couvert de parodie, il nous livre une clé de son roman les moines sont utiles, non pas quand ils prient sans comprendre ce qu’il disent, mais quand ils viennent en aide aux autres hommes. Chapitre 41 Comment le moine fit dormir Gargantua, et comment il pendit à un arbre. Pour aider Gargantua à s’endormir, frère Jean lui récite des psaumes, et lui décrit l’usage qu’il fait de son bréviaire — Les heures sont faites pour l'homme et non l'homme pour les heures. C'est pourquoi je règle les miennes comme des étrivières je les raccourcis ou les allonge comme bon me semble. Cette image révèle une conviction de l’humanisme la religion doit s’adapter à la vie humaine, et non l’inverse... Exactement comme le harnachement doit tenir au corps du cheval. Et en effet dès le lendemain, Frère Jean pique son cheval un peu trop vivement et se retrouve suspendu à la branche d’un arbre… Ses amis rient avant de le libérer. — C'est bien le moment de jaser ! Vous ressemblez aux prédicateurs décrétalistes qui disent que quiconque verra son prochain en danger de mort doit [...] l'exhorter à se confesser [...] plutôt que de l' 43 à 45 Comment le moine sauva les pèlerins et les bonnes paroles que leur dit Grandgousier. Hastiveau, un proche de Picrochole, lui conseille d'envoyer ses capitaines au château de Coudray. Là, ils capturent les pèlerins qui y avaient trouvé refuge. Au cours de plusieurs combats épiques, Frère Jean assomme le capitaine Tyravant, capture Toucquedillon et libère les pèlerins. Une fois sains et saufs, les pèlerins racontent leurs mésaventures. Grandgousier les réprimande — Ne vous embarquez pas pour ces voyages futiles. Entretenez vos familles, travaillez [...] selon votre vocation, instruisez vos enfants. Ainsi, nul mal ne pourra vous 46 et 47 Comment Toucquedillon fut traité humainement par Grandgousier et tué sur ordre de Picrochole. Interrogé par Grandgousier, Toucquedillon raconte que Picrochole veut conquérir l’Orient et l’Occident. — C'est trop d'ambition ! [...] Le temps n’est plus de conquérir ainsi les royaumes en causant du tort à son prochain. [...] Picrochole eût mieux fait de gouverner [ses domaines] plutôt que de venir piller les miens. Mais quand Toucquedillon rapporte ces paroles à Picrochole, Hastiveau crie à la traîtrise. Toucquedillon le transperce de son épée, aussitôt exécuté par les archers de Picrochole. Chapitres 48 et 49 Comment Gargantua donna l’assaut à Picrochole dans La Roche-Clermault et défit son armée. Gargantua part à l’assaut de la Roche-Clermault depuis la position la plus haute Picrochole les voyant arriver concentre alors toutes ses forces de ce côté. Cela permet au reste de son armée de prendre la place-forte à revers. Dans sa fuite, Picrochole tue son cheval. Une sorcière lui prédit que son royaume lui sera rendu le jour du retour des coquecigrues. Chapitres 50 et 51 La harangue que fit Gargantua aux vaincus, et comment les vainqueurs furent récompensés. Dans un long discours, Gargantua raconte qu’il sera magnanime avec les vaincus, mais il ne laissera pas impunis les responsables de la guerre. Picrochole ayant disparu, il charge Ponocrates de l’éducation de son fils, jusqu’à ce qu’il soit en âge de régner. Enfin, Gargantua paye les soldats, fait enterrer les morts, soigner les blessés, réparer les villages détruits. Un puissant château est érigé pour garantir une meilleure défense de la région et des terres sont attribuées à ses capitaines. Chapitre 52 à 57 Comment Gargantua fit bâtir pour le moine l’abbaye de Thélème et l’inscription mise sur la grande porte. Pour récompenser frère Jean, Gargantua fait bâtir une abbaye à son idée. Elle ne sera pas fermée par des murs, mais construite en hexagone. Pas de cloches ni de contraintes horaires, mais de luxueuses bibliothèques réparties par langue. Le narrateur décrit alors les intérieurs, les vêtements, et les occupations de ceux qui y vivent. Ils sortaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, quand le désir leur en venait [...] et toute leur règle tenait en cette clause FAIS CE QUE VOUDRAS. Comment expliquer, à la fin de ce roman plein d’excès et de trivialités, une société aussi libre et raffinée ? À quel point les habitants de l’abbaye de Thélème échappent-ils à la contrainte ? Pour répondre à cette question, j’ai réalisé un exposé spécialement sur ces chapitres, en vidéo et au format PDF, sur mon site. Chapitre 58 Énigme en prophétie Le roman se termine par un poème énigmatique trouvé dans les fondations de Thélème. Le voici, légèrement adapté. Pauvres humains qui le bonheur attendez Ouvrez vos cœurs, et mes paroles, écoutez ! Bientôt nous ne sauront plus distinguer L'homme sans foi et l'homme de vérité. Mais les élus, qui auront persévéré Se retrouveront joyeux et récompensés. Rabelais constate autour de lui des divergences profondes. Suite à ses 95 thèses, Martin Luther est excommunié en 1521. Les réformés sont de plus en plus nombreux. La première guerre de religion sera déclenchée par le massacre de Wassy en 1562. Alors que Gargantua interprète cette énigme comme une grande allégorie, qui nous encourage à rechercher la vérité et la sagesse, frère Jean a une toute autre interprétation — Pour ma part, je pense qu'aucun autre sens n'y est enclos qu'une description du jeu de paume en termes obscurs. C’est là toute la malice de Rabelais, qui nous met au défi de trouver un sens caché dès le début du roman, et le termine en nous dissuadant d’y trouver autre chose qu’un divertissement ! Publié le 18/06/2022 2008 Article rédigé par Le Français de 20 ans a réalisé une course exceptionnelle, samedi à Budapest, pour remporter son premier titre mondial. Fantastique Léon Marchand ! Le jeune nageur français de 20 ans, coaché par Bob Bowman, l'ancien mentor de Michael Phelps, est devenu, samedi 18 juin, champion du monde sur 400 m 4 nages au premier jour des championnats du monde de natation à Budapest. Le Toulousain est même allé pulvériser de plus de quatre secondes son record de France en finale. Au terme d'une course parfaite, bouclée en 4'04''28, Léon Marchand a devancé les deux Américains Carson Foster, médaillé d'argent, 20 ans comme lui, et le "vétéran" Chase Kalisz, 28 ans, champion olympique à Tokyo l'été dernier. Le Français avait pris date puisqu'il avait réalisé, samedi matin, le meilleur temps des séries. Avec cette médaille, Léon Marchand rejoint son père Xavier, qui était jusqu'à samedi l'unique médaillé français en 4 nages en grand bassin - il avait remporté l'argent au 200 mètres 4 nages en 1998 à Perth Australie. Vingt Siècles d'histoire du Christianisme nous précèdent. Nous allons publier un article par mois qui décrira un siècle afin de se donner le temps de réfléchir et de comprendre les rouages de l'histoire. Cette histoire n'est pas toute rose, sachons donc tirer profit des erreurs du passé mais aussi du courage de certains hommes dans la défense de la foi. Vous y trouverez également une place importante pour la Bible qui est le fil rouge de l'histoire du christianisme. Tous ces articles ont été écris par Patricia BRIEL, journaliste au Temps et passionnée pour l’aventure intérieure puisqu’elle est spécialisée dans les questions religieuses, elle aime aussi voyager et marcher. Elle est l’auteur d’un ouvrage sur l’histoire du christianisme et coauteur de trois livres d’entretiens avec des personnalités catholiques. C'est donc avec l'accord du journal suisse le temps que nous publions ces articles. Une naissance lente et douloureuse. Le christianisme a mis longtemps à se dégager du judaïsme. Les premiers chrétiens prêchent dans des synagogues et tentent de convertir des juifs. Paul de Tarse élargit la prédication aux païens, et amorce ainsi une séparation définitive, qui ne sera effective qu’au IIe siècle. Le 2e siècle Quand le christianisme devient Eglise. Ce siècle est celui de tous les dangers pour la jeune foi, qui doit lutter contre de multiples hérésies, dont le gnosticisme et le montanisme. Politiquement, la situation des chrétiens reste précaire dans l’Empire romain. Le 3e siècle L’affrontement. L’évangélisation progresse, l’organisation ecclésiastique devient plus efficace, et le christianisme commence à briller intellectuellement. Mais l’Empire romain, décadent, veut réunifier la population autour du culte impérial. La bataille est inévitable. Le 4e Siècle La seule religion d’Etat. En quelques années, les chrétiens assistent à un retournement complet de la situation qui prévalait au IIIe siècle le paganisme est interdit, les païens sont persécutés, et le christianisme devient la seule religion d’Etat. Constantin est le premier empereur romain à se convertir à la nouvelle foi. Le 5e siècle La division. Alors que chute l’Empire, une nouvelle ère commence, avec deux centres religieux. L’évangélisation et le monachisme progressent, et la papauté se met réellement à exister. Le 6e siècle La division 2. Le centre du christianisme a basculé. Désormais, et pour quelques siècles, il se trouve en Orient, où la pensée théologique bat son plein, et où apparaissent des divergences religieuses qui ont persisté jusqu’à nos jours. Le 7e siècle La menace islamique. C’est au tour de l’Orient de connaître l’épreuve des invasions. Perses, Avars, Slaves et Arabes déferlent sur l’Empire, qui ressortira amoindri de ces événements. Amoindri, mais bien vivant. Alors que l’avenir de la chrétienté occidentale reste très incertain, le christianisme oriental, une fois la menace passée, approfondit son originalité. Le 8e siècle La crise iconoclaste. La querelle autour de la vénération des icônes divise l’Eglise byzantine. Rome, attachée au culte des images, rompt sa dépendance juridique à l’égard de Constantinople et fait alliance avec la monarchie franque, seule capable de la défendre contre les invasions des Lombards. Le 9e siècle L’âge carolingien. Grâce à l’action de Charlemagne, l’étude des lettres est remise au goût du jour. Dans les monastères unifiés par l’adoption de la Règle de saint Benoît, les moines recopient les classiques latins, et les transmettent ainsi à la postérité. Le 10e siècle Le renouveau monastique. Dans cette époque troublée, la vie religieuse occidentale connaît à nouveau une éclipse. Les évêques sont nommés par le pouvoir temporel et leur moralité laisse à désirer. Pourtant, des moines travaillent à une réforme qui essaimera partout en Occident. Le 11e siècle La réforme grégorienne. Le pape Grégoire VII met en place une réforme vigoureuse pour lutter contre le laisser-aller général qui affecte l’Eglise. Il revendique des pouvoirs considérables pour la papauté, et la fin de la mainmise du pouvoir temporel sur les nominations épiscopales. C’est aussi l’heure de la première croisade. Le 12e siècle Diversité et contestation. Le christianisme se développe en tous sens. Les nouveaux ordres monastiques prolifèrent, la scolastique fait ses premiers pas et le droit canon est unifié. La papauté prend de l’ascendant sur le pouvoir temporel. Mais des hommes se lèvent pour contester la richesse et la puissance de l’Eglise, qui réagit mal. Le 13e siècle L’apogée médiévale. Tandis que la puissance de la papauté atteint son zénith et connaît la tentation totalitaire, deux nouveaux ordres, les franciscains et les dominicains, revendiquent une pauvreté absolue et prêchent l’Evangile sur les routes. La théologie trouve des bases rationnelles en intégrant le système aristotélicien, réinterprété par Thomas d’Aquin et Albert le Grand. Le 14e siècle La crise de la papauté. Le christianisme occidental entame un lent déclin qui conduira à la Réforme deux siècles plus tard. La papauté, exilée à Avignon pendant une soixantaine d’années, est plus préoccupée d’argent et de pouvoir que de spiritualité. Elle offre un spectacle affligeant. Sa division engendre un schisme de quarante ans. Des voix toujours plus nombreuses contestent l’institution ecclésiale et pontificale. Le 15e siècle La crise conciliaire. La papauté a perdu une grande partie de sa crédibilité lors de son séjour à Avignon et pendant toute la durée du Grand Schisme. Pour sortir de la crise, évêques et cardinaux décident de donner au concile une autorité supérieure à celle du pape. Mais cette tentative de réforme échouera devant le refus des souverains pontifes de céder une partie de leur suprématie monarchique. La papauté poursuit son déclin. Le 16e siècle La Réforme. Confronté à une Eglise corrompue, Martin Luther donne le coup d’envoi de la Réforme le 31 octobre 1517. Ses thèses se répandent rapidement en Europe du Nord. Zurich et Genève deviennent des foyers importants des nouvelles idées, grâce à l’action de Huldrych Zwingli et de Jean Calvin. Le 17e siècle Le renouveau catholique. Au XVIe siècle, les catholiques ne sont pas restés inactifs face à la Réforme. Le concile de Trente a enfin pris les mesures qui s’imposaient pour revitaliser une Eglise en perte de vitesse. Les fruits de cette réforme s’épanouissent au XVIIe siècle. Le renouveau touche tous les aspects de la vie religieuse. Le 18e siècle La raison contre la foi. La philosophie des Lumières affirme le primat de la raison sur la foi. Le christianisme est réduit à ses principes éthiques, la Révélation niée. Cette sécularisation de la pensée entraîne une déchristianisation générale, qui s’essoufflera à la fin du siècle. Le 19e siècle Le choc de la modernité. La sécularisation avance, la société occidentale entre dans la modernité. Les découvertes scientifiques et la philosophie évacuent Dieu du monde et de la pensée. Tandis que les protestants essaient de concilier ce monde nouveau avec le christianisme, les catholiques se replient sur le passé. Le 20e siècle Le temps de l’œcuménisme. Le recul manque aux historiens pour faire le tri des événements, des idées et des tendances profondes qui ont marqué l’histoire du christianisme de ce dernier siècle. Mais on peut d’ores et déjà parier qu’ils retiendront l’avènement de l’œcuménisme comme un phénomène majeur, même si ce mouvement n’a pas encore donné tous ses fruits. Contrairement aux religions monothéistes, la mythologie grecque ne dispose pas d’un texte de référence. Plusieurs récits différents relatant la création de l’univers existent donc. Dans cette article, nous parlerons du récit le plus connu la Théogonie du poète grec Hésiode. Du Chaos naît le monde Au commencement de ce récit, seul l’élément primordial Chaos existe ; une profondeur béante. Chaos donne ensuite naissance aux premiers Dieux primordiaux Gaïa déesse de la Terre, Tartare dieu des abîmes insondables mais aussi niveau le plus bas et terrible des enfers et Éros dieu du désir et de l’amour qui malgré son titre n’aura pas d’enfant. Plus tard, Chaos engendre 2 nouveaux Dieux primordiaux Nyx déesse de la nuit et Erèbe dieu des ténèbres. Ces nouveaux arrivants portent donc à 5 le nombre de Dieux primordiaux issus directement du Chaos. Cette première génération va ensuite donner naissance à une seconde génération de Dieux primordiaux issus de relations incestueuses entre les membres de la première génération. C’est ainsi que la déesse de la nuit Nyx et son frère Erèbe le dieu des ténèbres donne notamment naissance à Héméra déesse du jour et Éther dieu du ciel supérieur. Gaïa la déesse de la Terre va enfanter toute seule Pontos dieu de l’eau, Ouréa dieu des montagnes et Ouranos dieu de la pluie. Ces Dieux primordiaux sont donc à la base du panthéon grec. Cela signifie que tous les Dieux grecs les plus connus comme Zeus ou Poséidon sont leurs descendants. Poterie datant du 5 ème siècle avant J-C et représentant Éros, le dieu de l’amour et du désir. Visible au musée du Louvre. La création de l’homme Aucune source n’explique réellement la création de l’homme. Cependant, la plupart des sources antiques s’accordent sur le nom des ancêtres de l’humanité actuelle. Ces ancêtres se nommeraient Deucalion et Pyrrha. Ils seraient les seuls survivant d’un déluge et rebâtiront l’humanité en façonnant des humains à partir de pierre. On sait aussi qu’avant l’ouverture de la boite de Pandore, les premiers hommes vivaient un âge d’or ils ne connaissaient ni la guerre, ni la famine, ni la maladie. Il est toutefois intéressant que ces mythes ressemblent aux épisodes d’Adam et Ève ainsi que celui du Déluge évoquée dans les grandes religions monothéistes. Et Zeus créa la femme Bien que la création des hommes n’apparaisse pas dans la mythologie grec, celle des femmes est abordée dans les œuvres la Théogonie et les Travaux et les Jours d’Hésiode. Emprunte de misogynie, la création de la femme serait due à la volonté de Zeus. En effet, pour punir les hommes suite au don du feu que leur a fait Prométhée, le dieu des dieux demande à Héphaïstos dieu du feu, de la forge et des volcans de créer une femme. Nommée Pandora don de tous les dieux en grec, celle-ci est créée à partir de terre et chaque dieu lui donne une caractéristique physique ou un vêtement. Derrière sa beauté, Pandora sera toutefois une terrible punition pour les hommes. En effet, c’est elle qui ouvre la boite de Pandore et libère sur le monde la maladie, la guerre et les autres maux. Fourbe, Zeus avait donné la boite de Pandore à Pandora en lui interdisant formellement de l’ouvrir. Pour être sûr que la jeune femme lui désobéisse, Zeus lui avait toutefois fait don d’une grande curiosité lors de sa création. Contrairement aux religions monothéistes où Dieu et ses suivants sont globalement dépeint comme des modèles de vertus, la mythologie grecque n’hésite donc pas à dépeindre les Divins comme des êtres imparfaits, avec des traits de caractères mauvais et n’hésitant pas à faire le mal. Read more articles Les origines des actions solidaires Les actions solidaires tiennent entre autres leurs origines des ordres caritatifs chrétiens du Vème siècle, où le christianisme devient alors religion d’Etat. Ces actions prétextaient l’aide aux populations les plus démunies pour expliquer l’accroissement de leurs richesses. L’Eglise devint entreprise de charité. A cette époque, les hôpitaux se trouvaient en effet étroitement liés à la religion puisqu’ils furent fondés par l’Église et gérés par des membres du clergé. Ils appartenaient au patrimoine ecclésiastique et furent donc placés sous l’autorité de l’évêque. On voit se créer de nouveaux ordres spécialisés comme l’Ordre hospitalier de Saint-Jean, de Jérusalem, de Rhodes et de Malte ainsi que des confréries laïques apparaissant dans les grandes cités marchandes pour apporter une aide aux membres des corporations. Dans la même lignée et avec le développement des villes, des hospices sont fondés par de riches laïcs qui, en plus d’aider, font don de leurs biens. La plus connue est sans doute l’institution des Hospices de Beaune, fondée par le Chancelier Rollin, dont le produit annuel des ventes aux enchères de sa production vinicole est encore aujourd’hui reversé à des œuvres de charité. Premiers terrains et premières ONG Dès 1812, on peut commencer à parler d’actions humanitaires d’urgence. Les Etats-Unis, cette année-là, envoyèrent des secours au Venezuela quasiment détruit par un tremblement de terre ainsi qu’en Irlande, pays frappé par la famine. Ces terrains touchés par des catastrophes naturelles laissent place à un terrain de lutte militaire avec les abominations de la guerre d’indépendance grecque 1821-1830. Un mouvement de solidarité, le philhellénisme, naît dans les salons romantiques et envoie des fonds et des vêtements aux insurgés grecs qui luttent contre l’occupant ottoman. Mais c’est entre 1854 et 1855 que la première ONG voit le jour. Florence Nightingale, riche britannique et infirmière d’une certaine renommée, met sur pied des équipes médicales qui interviendront lors de la guerre de Crimée 1853-1856 puis aux Etats-Unis lors de la guerre de Sécession 1861-1865 ainsi qu’en France, lors de la guerre de 1870. Quelques années plus tard, Henri Dunant, humaniste et homme d’affaires suisse affligé par les horreurs apportés par la bataille de Solferino du 24 juin 1859, crée une organisation caritative privée symbolisée par une croix rouge qui prendra plus tard l’appellation que nous lui connaissons actuellement. Les ONG au XXème siècle La Seconde Guerre Mondiale va accentuer la création de nouveaux organismes caritatifs par exemple Oxfam UK en 1942 et Care USA en 1945. Lors de la guerre du Biafra 1967-1970, une lettre ouverte dénonçant le génocide », ses camps de la mort » et accusant les délégations françaises et internationales de ne pas avoir agi, alerte l’opinion publique et remet en question le concept de neutralité des ONG. Des membres de la Croix-Rouge décident de créer une organisation médicale d’urgence plus libre de sa parole et de ses actes, le Groupe d’Intervention médico-chirurgical d’urgence GIMCU. C’est le début des french doctors. A l’occasion de la crise qui secoue le Bangladesh 1970, un appel auprès des médecins français est lancé, donnant ainsi naissance au Secours Médical Français qui sera rejoint par les membres du GIMCU. C’est la réunion de ces deux groupes de jeunes praticiens qui a donné naissance à MSF. Les années 80 voient l’émergence d’une nouvelle vague d’ONG avec Action contre la Faim et Aide Médicale Internationale en 1979, Handicap International en 1982. L’imaginaire social du médecin intervenant sur les terrains de grandes catastrophes vient peu à peu s’enrichir de figures plus modestes. De plus en plus, les médecins et infirmiers se voient rejoints par des bénévoles sans connaissances préalables mais à la volonté sans faille. Ces jeunes bénévoles à l’engagement fort se voient donner le titre de logisticien » ou plus simplement, d’ homme à tout faire ». Naissance et vie du terme ONG » Le terme ONG » apparaît officiellement pour la première fois dans l’article 71 du chapitre 10 de la Charte des Nations Unies de 1945, dans une série de dispositions consacrées au Conseil Economique et Social ECOSOC et faisait allusion au rôle consultatif que pouvaient avoir des organisations ne faisant pas partie d’un gouvernement. Un demi-siècle plus tard, dans une résolution du 25 juillet 1996, une définition en est donnée par l’ECOSOC. Selon ce dernier, une ONG est une organisation qui n’a pas été constituée par une entité publique ou par voie d’un accord intergouvernemental, même si elle accepte des membres désignés par les autorités publiques à condition que ceux-ci ne nuisent pas à la liberté d’expression. Ses moyens financiers doivent provenir essentiellement des cotisations de ses affiliés. Toute contribution financière reçue directement d’un gouvernement doit être déclarée à l’Organisation des Nations Unies. ». En ce début du XXIème siècle, les Organisations Non Gouvernementales ONG sont habituellement définies comme des organisations d’intérêts publics qui ne relèvent ni de l’État, ni d’une institution internationale. Ce terme est employé pour des institutions à but non lucratif financées par des fonds privés. Leur relation à l’Etat et aux pouvoirs étant assez ambiguë, il apparait plus logique de faire référence aux ONG avec un terme qui ne met pas directement en jeu ce statut peu ordinaire. On utilise désormais aussi bien l’expression OSI qu’ASI pour Organisation ou Association de la Solidarité Internationale, deux appellations qui semblent mieux convenir au statut des ONG car elles englobent tous les types d’associations qui agissent dans le domaine de la solidarité internationale. Les ONG sont-elles toutes identiques ? Le terme ONG englobe des entités différentes en action et en taille. Il n’existe aucune base juridique permettant de classer une association sous le nom d’ONG, il faut donc dans un premier temps pouvoir différencier les ONG des autres acteurs non étatiques internationaux comme les églises, les fédérations sportives ou les fédérations syndicales internationales. Si l’on prend la taille en considération, on peut distinguer deux familles d’ONG, les très grandes comme Amnesty, Médecins du Monde ou Oxfam, possédant de fortes ressources humaines et budgétaires et les microstructures, souvent locales, ayant peu de moyens et un rayon d’action géographique plus restreint. Ces deux familles interagissent ensemble dans de nombreux projets afin de mutualiser les moyens financiers, humains et les connaissances du secteur local. Les ONG peuvent également se distinguer par leurs actions, qui découlent le plus souvent de leurs valeurs et principes fondateurs. Dans le paysage de l’humanitaire, on peut rencontrer des ONG apolitiques et areligieuses qui garantissent une neutralité de leurs actions La Croix Rouge Internationale, mais également des ONG basées sur des valeurs spirituelles Secours Islamique, Secours catholique. Avant la complexification des crises et des conflits, on pouvait distinguer également quatre grandes familles d’ONG classées par rapport à leurs spécialisations les humanitaires d’urgence Médecins sans Frontières ou Médecins du Monde, les environnementalistes Sortir du Nucléaire, les défenseurs des droits de l’Homme Amnesty International, ATD Quart Monde et les développementalistes » CCFD-Terre solidaire, Action contre la Faim. Désormais, une grande partie des ONG humanitaires ne se contentent plus d’effectuer des missions ponctuelles durant la phase critique et la période post-crise mais agissent également sur un long laps de temps comme les développementalistes » avec qui elles partagent des activités semblables. Les ONG des Droits de l’Homme et les environnementalistes partagent également des combats avec les humanitaires et les développementalistes ». Essor des ONG du Sud et de l’Est L’aide d’Etat à Etat, prolifique à la moitié du XXème siècle, tend à laisser la place à une relation construite entre les Etats/bailleurs internationaux et des structures locales. L’essor de la notion de bonne gouvernance et des sociétés civiles dans les pays du Sud et de l’Est a vu l’émergence de ces organismes locaux que l’on nomme le plus souvent ONG du Sud ou de l’Est. Ces structures n’ont pour la plupart aucune activité transnationale et travaillent essentiellement au niveau local. Les grands bailleurs internationaux comme ECHO Bureau d’Aide humanitaire de la Commission européenne, les Nations Unies ou la Banque mondiale donnent souvent la responsabilité de la réalisation de leurs projets aux ONG du Nord en association avec ces ONG du Sud ou de l’Est. Les Etats tolèrent l’existence de ces ONG locales sous la condition qu’elles n’aient pas un trop grand pouvoir contestataire car elles pallient localement à l’absence de structures étatiques dans la mise en place d’action d’entraide et de solidarité comme dans les secteurs de l’éducation, de la santé ou du déminage. Des ONG venant des pays émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil apparaissent sur la scène humanitaire et contrairement aux ONG locales des pays fragiles, elles s’internationalisent. Des ONG brésiliennes se retrouvent ainsi en Angola et des ONG indiennes dans la Corne de l’Afrique. Les ONG du Nord ont des difficultés à accéder à certains terrains, comme par exemple en Inde qui leur refuse l’accès considérant que les ONG locales peuvent effectuer le même travail.

18 contes de la naissance du monde résumé